samedi 26 avril 2014

le jour où je suis allée en Irak

Normalement, le week-end, à part pour faire les courses et retrouver mes amis dans l’après-midi (18h30/19h) pour commencer la soirée, je sors rarement de mon lit. Mais parfois, un élan de motivation me parcourt et me pousse à bouger mes fesses. Alors du coup, quand il fait un temps de rêve toute une semaine, je me dis banco, c’est le moment, samedi je brûle mon pyjama et j’enfile un jean. Destination envisagée : l’ancienne ambassade d’Irak (je fais effectivement partie de ces gens trop stylés qui vont dans des bâtiments abandonnés trop swagg alors que allô, c’est interdit). J’en profite pour tanner un pote/photographe/alcoolique/unpeuchelouquandmeme de venir avec moi (je fais effectivement partie de ces gens trop stylés qui vont dans des bâtiments abandonnés trop swagg alors que allô, c’est interdit, et en plus j’y vais avec un photographe parce que mes potes sont aussi trop stylés et vont dans des bâtiments abandonnés, etc..). Il est partant, je suis à fond, j’en suis à appeler mes parents pour leurs dire que je suis la fierté de la famille parce que ce week-end je sors, et pas que pour boire.
Samedi : IL PLEUT. Sérieux, fuckyouverymuch.

Mais rien ne nous arrête maintenant. Le tram' est comme notre cheval blanc qui nous conduit au château (note : la population entre Rosenthaler Platz et Pankow change, on a pu apprécier la coupe mulet et le dégradé de couleur violette/mauve/rouge). On est super content, on pense avoir découvert un lieu improbable et oublié, sauf que trois personnes nous suivent et qu’elles feraient mieux de partir, parce que bon, voilà. Sauf que, ach zut, elles viennent aussi visiter l’ambassade. En plus, ils veulent nous parler. Alors bon, on est vachement sympas et tout, on est français quoi, mais on n’est pas au PMU local, donc chacun chez soi et les hippopotames seront bien gardés (et surtout, c’est la guerre, la photo de Sadam elle est à nous).

Ceci n’est sûrement pas le premier article, ni le dernier, sur ce lieu, je ne me fendrai donc pas d’une description précise et relativement historique de la bâtisse (présente depuis 1974, en 1991 les locataires reçoivent un coup de fil sympathique leur disant « kikou les gars, le mur c’est fini, les bonnes relations c’est baisé, auf wiedersehen » à la suite de quoi ils sont partis fissa en laissant tout par terre, et pas un/e seul/e technicien/ne de surface pour venir nettoyer, nan nan nan. Mais bon ils reviennent en 2003 à Dahlem, et autant vous dire qu’ils s’en foutent comme de leur première choucroute de Pankassade).


Tout ça pour dire que lolilol à part, l’ancienne ambassade d’Irak est impressionnante. On n’a pas pu s’empêcher de se dire que tous les documents présents devaient peut-être représenter un risque pour eux, entre les différentes demandes de visa et les autres papiers plus importants (mais comme mon arabe ainsi que mon kurde sont légèrement rouillés et que l’autre faisait le paparrazzi, on n’a pas pu tomber sur le scoop de la décennie). On a trouvé une photo de Sadam et une carte de visite d’un fonctionnaire de l’époque ceci dit, et ça nous a fait sautiller de joie pendant 10 bonnes minutes.

Le jeu a aussi été d’imaginer comment les pièces étaient agencées à l’époque, qui dormait où, c’était quoi ici, ou encore « mais où logeaient les terroristes qui étaient, parait-il, cachés au sein de l’ambassade ».
Le fait est que, comme tout lieu abandonné, chacun perçoit sa visite différemment. Il m’est donc assez difficile de décrire l’endroit ainsi que le ressenti en visitant ces ruines. Du coup, le conseil de Tati Frenchie, c’est de bouger vos fesses vous aussi, de vous motiver un samedi pluvieux et en attendant, voici un échantillon des photos prises par le poto, et il y en a beaucoup plus par ICI.
Et n’hésitez pas à nous raconter comment vous avez vécu l’expérience.

by Colette
photos by Adlan Siouxy. Check him out HERE














1 commentaire:

  1. Un article comme on aimerait en trouver plus souvent sur la toile, les photos sont magnifiques !
    Merci.

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